Jusqu’au bout de la nuit (1èr partie)

Vendredi 10 octobre, après quelques coups de fil, je décide malgré une Lune âgée de 13 jours de monter au Margériaz avec J-Paul, P-Yves et leurs deux bêtes : le DobZon 460 et le LX sur roulette de 315mm.

Le choix du site sera déterminant, au départ je n’étais pas chaud pour monter au Margériaz, je préférais le site d’Arith qui nous aurai plus protégé de la Lune mais pour une fois (c’est rare), mes deux compagnons avaient vu juste, je l’ai constaté en redescendant lorsque nous sommes tombé dans des grosses nappes de brouillard qui avaient envahis la vallée en dessous de notre spot !

Mais il nous faudra aller jusqu’au bout de la nuit pour apprécier un vrai ciel limpide, c’est pourquoi, je vais vous conter cette nuit en deux parties distinctes :

-         L’attente d’un couché de Lune qui semble vouloir nous tenir la chandelle.

-         La nuit ou tout est permis.

Chapitre 1 : L’attente

Donc, nous voilà sur place, l’installation se fait en douceur, nul besoin de lampe avec l’éclairage naturel de la Lune, on traine un peu, pas de précipitations, ‘’y’a pas l’feu au lac’’ on a toute la nuit devant nous.

Vu qu’il n’y a pas grand-chose à voir, J-Paul & P-Yves se focalisent sur l’astre sélène, tout le terminateur y passe avec les différents oculaires.

J-Paul en profite pour prendre des photos à l’arrache avec son APN contre l’oculaire (voir photo) et moi, je traine, j’veux pas trop me bruler les yeux, je jette un œil rapide de temps à autre sur le terminateur que je parcours de haut en bas comme si je faisais un footing, pas trop le temps d’apprécier, j’ai déjà une idée derrière la tête que je mets à contribution dés que J-Paul abandonne le DobZon pour aller faire des comparaisons avec le LX de P-Yves !

Jeff ayant parlé d’une nébuleuse planétaire dans le Cygne (voir ici message 54): Le Cheese Burger, j’ai comme objectif d’aller voir à quoi ça ressemble, pour le trouver, c’est assez rapide en suivant les conseils de Jeff : "du côté de la queue du Cygne, NGC7026 est une petite nébuleuse planétaire, juste au-dessus de 63’’.

Je trépigne, je hurle, je redeviens gamin, enfin bref, je suis moi-même dans mes tendres moments de folies, je l’ai, oui elle est là, minuscule dans l’oculaire de 35, je pousse doucement au 14 Antares, c’est mieux mais pas encore satisfait, je veux monter mon Nilta de 9mm quand P-Yves me propose de mettre son 8mm.

-          T’as un 8mm ?

-         Ben oui, j’ai investi

-         A bon, c’est quoi ?

-         Regarde

-          !!!!!!!

      -   M..... alors, un Ethos de 8mm !

Le Cheese Burger prend toute sa dimension bien que sans filtre la bande sombre n’est pas tellement évidente mais avec l’OIII, les deux parties sont bien séparées bien qu’il faut quand même bien insister pour l’apprécier à sa juste valeur, je ne vais pas m’éterniser dans sa description.

P-Yves abandonne la Lune pour aller observer puis photographier un minuscule point lumineux dans la tête de Cetus : Vesta, une histoire d’amour entre cet astéroïde et P-Yves relaté brièvement dans ‘’L’historique du BobZon’’, à 1,573 UA de nous, ce petit cailloux de 576 km à un diamètre apparent de 0,96’’ d’arc pour une magnitude de 6,7.

A l’Ethos de 8 elle est ponctuelle mais se différentie des étoiles environnantes par sa couleur légèrement orangé, P-Yves va d’ailleurs prendre une grosse série de photos qu’il me tarde de voir.

Moi, je continu mes recherches de nébuleuses planétaires avec le 760mm, J’en trouve une autre dans le Cygne : NGC 7027, elle est bizarre car elle semble constituée de deux boules de belle couleur turquoise, celle du bas (dans l’oculaire) est légèrement allongée et se dégrade vers le bas tandis que la partie du dessus est plus ronde, bien contrasté et semble posséder une étoile centrale en bordure du haut, mais après vérification, c’est juste une zone plus lumineuse donc pas d’étoile centrale, nous allons la pousser au max avec le 5mm (X400), bien que l’on y perde un peu de sa teinte, elle n’en demeurera tout de même assez agréable à observer.

Je tente plus tard de trouver d’autre planétaires dans le cygne comme Egg Nebula mais je vais échouer est-ce à cause de la lueur de la Lune ?

Allez, on va faire quand même un tour sur M57 avec le 14mm et le 8mm et il nous semble détecter des très légères teintes en bordure externe de l’anneau.

Cette Lune est toujours là, l’heure tourne malgré la douce température qui ne passera jamais en dessous des 6°C et la faible humidité, on se boit un chocolat chaud, ce n’est certes pas de la Dédéïde, mais ça fait du bien.

Fin de la première partie

Comments

[Dédé de St-Fé]

Le "terminateur" est la zone qui sépare l'ombre et la lumière sur la Lune, c'est l'endroit privilégié des observateurs car la lumière razante donne un maximum de relief aux différentes formations lunaires !

[Bruno]

le terminateur. . . c'est de là qu'est venu le le Terminator.

superbe exposé.